Le 19 juin 2024,
Bonjour ,
Ça change quoi pour vous?
Les grandes banques canadiennes emboîtèrent rapidement le pas et baissèrent leurs taux hypothécaires d’autant. Avaient-elles le choix ?
Supposons que vous aviez une hypothèque de 600 000$ à un taux variable de 6%, amorti sur 25 ans. La baisse du taux représenterait une économie de 88$ par mois. Si la Banque du Canada avait baissé son taux de 1%, l’économie aurait été de 349$ par mois.
Cette baisse peu significative insuffle toutefois un vent de répit sur toute l’économie canadienne.
Pourquoi une baisse le 5 juin?
L’industrie et les consommateurs avaient besoin d’un répit, on en convient. Parlons de la conjoncture économique qui a incité la Banque à faire cette baisse.
« Profitons un peu du moment » disait mercredi dernier, le Gouverneur de la Banque du Canada, M. Tiff Macklem.
Sachant que la moitié des propriétaires au Canada doivent renouveler leur hypothèque au cours des 18 prochains mois, cette première baisse est franchement la bienvenue, et les prochaines le seront encore davantage.
Conjoncture économique. Le taux d’inflation se chiffrait à 2,7% (l’inflation hors logement se chiffrait à 1,2%) en avril, le taux de chômage a atteint 6,1% et la croissance économique au premier trimestre a été inférieure aux prévisions des économistes. Ces trois faits dictaient une baisse du taux directeur.
Que nous réservent les prochains mois ?
Le Gouverneur de la Banque du Canada a été clair en affirmant que cette première baisse ouvre la porte à d’autres. « Il est raisonnable de s’attendre à d’autres baisses du taux directeur. Toutefois, nous prenons nos décisions en matière de taux une à la fois, » a-t-il souligné.
L’économiste et sénateur canadien, M. Clément Gignac affirmait suite à cette baisse : « Si on prend le PIB par habitant, on est déjà comme en récession, alors, ce que j’aime, c’est que la Banque affirme qu’il y en aura d’autres. On peut penser qu’on ira en sauts de mouton. »
« Une baisse cumulative de 50 points de base donnera une chance à la Banque du Canada de mieux mesurer l’impact de ses actions sur l’inflation, sur le marché de l’emploi et sur l’immobilier, » croit d’ailleurs M. Gignac.
Baisse de taux et dollar canadien
Le dollar canadien a bien réagi face à la devise américaine. Il pourrait en être autrement si notre politique monétaire s’éloigne de celle de Washington. La Banque du Canada devra surveiller de proche les agissements de la FED et s’adapter en conséquence.
Baisse de taux et construction résidentielle
Les observateurs s’entendent pour dire qu’une réduction de 25 points de base ne relancera pas l’industrie de la construction résidentielle. Il faudrait beaucoup plus que cela.
« Il faudra du temps aux réductions de taux d’intérêt pour relancer les projets en attente, et l’industrie canadienne doit relever une multitude de défis structurels. », affirmait Desjardins.
Baisse de taux et placements
Il faut s’attendre à ce que les taux sur les comptes d’épargne et ceux des CPG suivent la tendance à la baisse du taux directeur.
L’impact sur les portefeuilles d’investissement n’est pas grand car le Canada ne pèse pas beaucoup dans la balance. Une réduction de la FED aurait plus d’impact.
Conclusions
Cette baisse de taux, qui en laisse présager d’autres, apporte un vent de fraîcheur pour l’industrie et les consommateurs.
Toutefois, si tout le monde s’emballe et se met à emprunter pour voyager cet été, changer l’auto, moderniser la cuisine…, l’inflation remontera ainsi que le taux directeur. Heureusement, les études sur le comportement des consommateurs indique qu’ils ont tendance à payer leurs dettes plutôt qu’à dépenser.
Passez un très bel été
Bertrand
Sources : Banque du Canada, Journal Les Affaires, La Presse